Aldo Leopold - Almanach d'un comté des sables

Almanach d’un comté des sables

C'était bien plus que deux tas de sciures de bois : c'était un siècle
en coupe transversale.

Aldo Leopold - Almanach d'un comté des sables

Almanach d'un comté des sables
Aldo Leopold

Dans la région des sables du Wisconsin, dans le nord-est des États-Unis, vit Aldo Leopold, forestier et écologiste.

Son Almanach, « petit livre modeste et savant », publié à titre posthume en 1949, s’attache à décrire l’infinie beauté de la Grande Prairie, ses odeurs suaves et ses couleurs chamarrées.

Considéré à l’égal du Walden de Thoreau, il s’est très vite imposé comme un classique des écrits consacrés à la nature et constitue l’un des textes fondateurs de l’écologie.

« Le regard prophétique qu’Aldo Leopold a porté sur notre monde contemporain n’a rien perdu de son acuité, et la semence de ses mots promet encore la magie des moissons futures. Voilà un livre qui nous fait le plus grand bien. » (J.M.G. Le Clézio)

1949 - 2017, Flammarion

“Nous abusons de la terre parce que nous la considérons comme une commodité qui nous appartient. Si nous la considérons au contraire comme une communauté à laquelle nous appartenons, nous pouvons commencer à l’utiliser avec amour et respect. Il n’y a pas d’autre moyen si nous voulons que la terre survive à l’impact de l’homme mécanisé, et si nous voulons engranger la moisson esthétique qu’elle est capable d’offrir à la culture.
La terre en tant que communauté, voilà l’idée de base de l’écologie, mais l’idée qu’il faut aussi l’aimer et la respecter, c’est une extension de l’éthique.”

“Nous luttons tous pour la sécurité, la prospérité, le confort, la longévité et l’ennui. Le cerf lutte avec ses longues pattes souples, le vacher avec ses pièges et ses poisons, l’homme d’Etat avec son stylo, la plupart d’entre nous avec des machines, des bulletins de vote et des dollars, mais cela revient toujours à la même chose : la paix pour notre temps. Un succès relatif en ce domaine n’a rien de pernicieux, peut-être même est-il la condition nécessaire d’une pensée objective, mais une sécurité excessive ne recèle, me semble-t-il, que des dangers à long terme. C’est peut-être cela, l’idée contenue dans la proposition de Thoreau : le salut du monde passe par l’état sauvage. C’est peut-être cela, le sens caché du hurlement du loup, bien connu des montagnes, mais rarement perçu par les humains.”

“Nous faisons notre sortie, le chien et moi, en prenant une direction au hasard. Tout ce remue-ménage vocal ne l’a guère impressionné; pour lui, les titres de propriété ne se mesurent pas au chant, mais à l’odeur. N’importe quelle boules de plumes illettrée est capable de faire du bruit dans un arbre. A présent, il va me traduire les poèmes olfactifs écrits en silence dans la nuit d’été par Dieu sait quelles créatures anonymes.”

“Ce chant des eaux, tout le monde peut l’entendre, mais il est une autre musique dans ces collines, qui n’est en aucun cas accessible à tous. Pour en percevoir ne fut-ce que quelques notes, il faut commencer par y vivre longtemps, et apprendre le langages des collines et des rivières. Alors, par une nuit tranquille, quand le feu de camp est au plus bas et que les Pléiades ont escaladé les corniches, restez assis où vous êtes et tendez l’oreille pour discerner le hurlement d’un loup, en pensant très fort à tout ce que vous avez vu et essayé de comprendre. Alors, vous l’entendrez peut-être – une vaste harmonie, comme une pulsation – dont la partition s’inscrit sur un millier de collines, dont les notes sont la vie et la mort des animaux et des plantes, dont les rythmes englobent les secondes et les siècles.”

“Une chose est juste lorsqu’elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est injuste lorsqu’elle tend à l’inverse.”

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