Bref Éloge Du Coup De Tonnerre et Du Bruit D’ailes
Mais tout se joue à partir du silence
Bref Éloge Du Coup De Tonnerre et Du Bruit D'ailes
René Farabet
« Les textes rassemblés ici répondent à des impulsions ou à des invitations : ils sont circonstanciels. La théorie ne s’y décline pas méthodiquement. Tous sont nourris de milliers d’heures passées dans les lieux de la scénographie sonore et rien de ce qui est dit là n’est étranger à cette activité artisanale qui consiste à nouer et à dénouer les sons et les sens. Présentés dans l’ordre chronologique de leur rédaction, ils s’échelonnent capricieusement de 1969 à 1994…
Ces textes sont d’une facture et d’une teneur assez variées. Qu’ils appellent plutôt le questionnement, et puissent-ils donner à d’autres le goût de tenter des approches créatives dans un monde sonore encore en enfance… »
1994, Phonurgia Nova
“A travers ce que tu entends, laisse-toi aller à la dérive, sur un radeau instable, livré aux glissements d’espace et de temps, au pluriel des présences, à la multiplicité des points d’écoute. ”
“Mais tout se joue à partir du silence, ô oreilles bourdonnantes, encombrées. Alors il faut parler d’apparitions et de disparitions sonores. Aucun moment n’est plus précieux que ces moments où l’on ne nous donne rien à écouter –les élargir… Utiliser le son comme un spectre où le réel se décompose. Accepter l’espace sonore comme un des lieux de l’invraisemblable : une scène impossible.”
“Et j’aime l’usage de la citation. À cause surtout de l’effet de perspective qu’il induit. – Mais sur la bande, tout n’appartient-il pas déjà au passé ? Les sédiments successifs finissent par se fondre en une seule couche. – Oui la citation est un matériau de remploi. Intégrée telle quelle dans le feuilleté sonore, elle est à la fois soudée et isolée. Et tout de même décrochée, oui. Les guillemets font ricocher le présent sur nous, donnent de la tension. Ainsi armé, mon discours se délie.”